Reprise : 30 % de spectacles en plus pour la saison à venir du TNP de Villeurbanne
Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking
La pandémie aura empêché de célébrer son centenaire, qu’à cela ne tienne : l’historique Théâtre National Populaire de Villeurbanne (Rhône) met les bouchées doubles pour ses 101 ans, sous la toute fraîche direction de Jean Bellorini.
Vous êtes arrivé en poste début 2020, deux mois avant le premier confinement. Comment déployez-vous enfin votre projet pour le TNP ?
Nous y allons franchement et ne jouons pas la prudence.
Je ne suis pas arrivé au meilleur moment, c’est sûr. Mais en fin de compte, j’en viens à préférer fêter les 101 ans du lieu plutôt que ses 100 ans - symboliquement, c’est davantage tourné vers l’avenir. Concernant la saison à venir et la suivante, nous avons décidé de tenir tous nos engagements auprès des artistes, dans la limite du faisable - nous n’avons dû faire qu’une exception. Nous prenons le risque d’avoir trop de programmation, la situation l’impose. Nous y allons franchement et ne jouons pas la prudence : la motivation est là, nous sommes portés par l’énergie de l’anniversaire, l’équipe est volontaire.
Nous profitons aussi de cette rentrée pour lancer notre nouvelle tarification, qui comprend des places à 7 euros le samedi pour les étudiants, les moins de 30 ans et les bénéficiaires de minima sociaux.
Votre programmation a-t-elle été pensée comme lors d’une saison normale ?
Il y a pratiquement un tiers de levers de rideau en plus. Nous n’avons rien diminué de ce que nous avions promis aux artistes, d’autant que notre programmation fonctionne souvent par séries. Il y a plus de spectacles, donc plus de représentations : nous plafonnions avant à 190 représentations, il y en a 278 cette année. Cela nous empêche de laisser du temps de plateau aux artistes avant la première, c’est un choix.
Nous prenons le risque d’avoir trop de programmation.
La seule adaptation à laquelle nous avons concédé est de limiter les internationaux. Il y en a : nous accueillons d’ailleurs des Chiliens dès octobre pour le festival Sens Interdits. Mais nous avons renoncé à certaines propositions, surtout quand elles viennent de pays qui nécessitent des mises en quarantaine de 10 jours, que nous ne pouvons pas assumer, en particulier quand il s’agit d’équipes nombreuses.
Comment le public réagit-il ?
C’est une question de proportions : il y a plus de spectacles, donc forcément, il y a une baisse des réservations par rapport à l’offre. Il y a 35 % de réservations en moins, mais 30 % de spectacles en plus. Les gens qui s’abonnent ne se sont pas mis à réserver plus de spectacles. Par ailleurs, le public est plus spontané, et semble partir du principe qu’il y aura de la place à la dernière minute. Pour la pièce de Joël Pommerat, la salle s’est remplie le soir même pour chaque représentation.
L’application du pass sanitaire pose-t-elle problème ?
Tout se passe plutôt bien, d’autant que nous avons mis en place un système d’autotest avec surveillance d’un médecin sur place, puisque cette méthode n’est pas encore reconnue pour l’instant. Tous ces dispositifs sont d’ailleurs à nos frais, bien que nous ayons bénéficié à cet endroit d’accompagnements de la mairie notamment, sur 2020 et 2021.