Production

En attendant la réouverture, les Musées de Marseille s’ouvrent aux concerts en ligne

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Alors que s’annonce un été d’expositions événements dans les musées de la Ville de Marseille, ceux-ci se sont prêtés à des expériences de musique live diffusées en ligne et concoctées par l’agence Grand Bonheur. Intitulée Muséosonic, l’opération a rencontré un succès public et médiatique qui incite à la prolonger, selon Nicolas Misery, adjoint au directeur des Musées de Marseille. Prochain rendez-vous : lundi 19 avril au Musée Grobet-Labadié avec Martin Mey.

French 79 dans la Réserve des Musées de la Ville de Marseille. - © Grand Bonheur
French 79 dans la Réserve des Musées de la Ville de Marseille. - © Grand Bonheur

Comment Muséosonic se déploie-t-il ? 

À ce stade, l’opération consiste en une série de trois concerts tournés des musées de la ville de Marseille (qui en compte 14, ainsi que 27 sites associés), et diffusés sur nos réseaux : YouTube ou Facebook. Chaque concert permet de faire entrer en résonance l’univers d’un artiste local et celui de nos lieux et collections. C’est aussi une façon de maintenir une forme de programmation culturelle dans ces lieux qui, par delà les expositions, proposaient déjà régulièrement danse, musique et théâtre. 

La première session s’est tenue dans nos réserves mutualisées à la Belle de Mai (Marseille, 3e), qui n’avaient jamais été investies pour ce type d’événement, et ne sont pas ouvertes au public en temps normal. French 79 s’y est produit parmi les grilles sur lesquelles sont stockées les toiles de nos collections (entre autres du Musée Cantini ou du MAC). Toute une mise en scène a été imaginée : la scène était mobile, nous avons fait bouger les toiles, un jeu de lumière a été élaboré, etc. 

En dix jours, nous avons cumulé 90 000 vues.

Le second rendez-vous était une invitation de Makoto San dans le Muséum d’Histoire Naturelle (4e). Un nouveau parcours avait été élaboré dans ce lieu avant que le second confinement ne le ferme, ainsi le public n’y a jamais eu accès. Là encore le groupe a circulé dans ces espaces, et les éléments exposés répondaient à leur univers musical. 

Enfin, la prochaine session programmée est un concert du projet Minimum Ensemble de Martin Mey dans le musée Grobet-Labadié (1er). Celle-ci se veut plus intimiste, dans l’ambiance de cet ancien hôtel particulier, par contraste avec les sessions précédentes, plus énergiques. 

Comment le projet a-t-il abouti et avec quels moyens ? 

La Ville de Marseille a pris en charge tous les coûts de production de cette opération. Elle s’est réalisée en collaboration avec la coopérative musicale marseillaise Grand Bonheur qui a choisi les artistes, le prestataire vidéo et la logistique de scène. Nous projetons de poursuivre le projet y compris après la réouverture des lieux, avec des concerts accessibles au public, cette fois-ci. 

Les médias ont été très réactifs à cette proposition, et le public y a bien répondu : nous avons cumulé 90 000 vues en 10 jours sur nos réseaux sociaux, ce qui est un très bon chiffre pour un musée.

En attendant la réouverture des musées, comment le réseau de Marseille traverse-t-il la crise ? 

En dépit de ces temps de fermeture très douloureux, nous avons connu une excellente saison estivale 2020 grâce à l’application de la gratuité sur l’ensemble de notre collection permanente, ce qui s’est traduit par une augmentation de 30 % de la fréquentation. Nous prévoyons aussi de rouvrir avec des expositions prestigieuses, comme celle sur le Surréalisme dans l’art américain qui ouvrira à la Vieille Charité (2e).