Pass sanitaire : l’opérateur de billetterie Weezevent reprend de l’activité
Par Thomas Corlin | Le | Billetterie, data
Après des mois de blackout, le ticketeur Weezevent reprend progressivement du service. Partenaire de plusieurs événements-tests, son directeur Pierre-Henri Deballon précise le cadre règlementaire du contrôle des pass sanitaires.
Comment l’activité de Weezevent reprend-elle ?
Nous étions descendus à 5 % au pire de la crise, nous sommes revenus à 60 % de notre activité de 2019. Cette activité dépend principalement d’événements intermédiaires qui ont eu la possibilité de se maintenir et sont prêts à tout pour éviter deux ou trois ans sans activité. Le gros de notre activité repose cependant sur de gros événements, et ceux-ci ont déjà été annulés depuis longtemps maintenant. Nous nous attendons à une grosse rentrée cependant, et à ce que les gros festivals ajoutent des dates l’an prochain.
Sur les quelques événements où nous avons pu expérimenter le pass sanitaire, personne ne s’en est plaint.
Aujourd’hui, de nombreux doutes planent encore sur certains événements internationaux pour lesquels nous assurons la logistique de billetterie sur site. Nous ne savons toujours pas si le festival Black Deer au Royaume-Uni pourra se maintenir dans les conditions escomptées du 18 au 20 juin, par exemple. D’autres signaux sont plus encourageants, comme en Espagne où le festival Cruilla va se dérouler sans distanciation courant juillet, organisé par la même équipe que le concert-test de Barcelone.
Le protocole lié au pass sanitaire est-il lourd à mettre en place pour les organisateurs d’événements ?
La logistique est à peu près la même que lors d’une compétition sportive. Les organisateurs sont déjà habitués à appliquer un protocole rigoureux en matière de sécurité et de billetterie, ils savent donc faire. Cela implique de repenser les entrées des lieux et d’engager plus de bénévoles ou de personnel payé pour procéder à ces vérifications.
Les tests doivent prouver qu’une bulle sanitaire peut être créée autour d’un concert.
Pour l’instant c’est assez fluide et le public est coopérant. Sur les quelques événements où nous avons pu l’expérimenter (le tournois de Roland-Garros par exemple), personne ne s’en est plaint - tout en sachant que les règles étaient clairement émises, des spectateurs qui ne souhaiteraient pas s’y plier n’auraient pas acheté de ticket. Tout le monde préfèrerait se rendre à des événements sans pass sanitaire, mais c’est pour le moment une contrainte nécessaire, et moindre en comparaison aux déboires que nous avons connus depuis le début de la pandémie.
Vous avez assuré le dispositif de contrôle du public pour les concerts-test de Barcelone et Paris. Qu’est-il attendu des résultats ?
Le public est certes testé en amont de ces concerts-tests, mais il reste une marge de contamination entre le moment du test et le concert. Il s’agit avant tout de prouver qu’il est possible de créer une bulle sanitaire autour d’un concert, moyennant un dispositif certes un peu lourd mais envisageable. Ces tests sont aussi des gestes politiques, pour prouver que le secteur peut être fiable et responsable sur ces questions.
Qu’est-ce qui est pour l’instant exigé de façon règlementaire ?
Il faut pouvoir donner la preuve d’un test négatif de moins de 72 heures, d’une immunité ou d’un cycle vaccinal complet de plus de 14 jours. Le personnel, bénévole ou non, qui contrôle ces documents n’a pas à être assermenté, mais l’organisateur de l’événement se doit de tenir un registre des personnes qui l’ont effectué, que les autorités peuvent lui demander.
Le personnel au contrôle n’a pas à être assermenté.
Le gouvernement a mis en place une application officielle, utilisable sur smartphone, pour contrôler les certificats (sur écran ou papier), intitulée Tous Anti Covid Verif. Weezevent peut, dans la limite de nos stocks, prêter des smartphones pour effectuer ce contrôle.
À l’entrée, ce n’est pas un contrôle d’identité mais une vérification qui est effectuée, la même qui est parfois exigée pour un simple billet. Il s’agit de faire correspondre le nom lié au QR Code ou au document, et le nom de la personne qui nous le présente.
Enfin, le code du travail et des lois encadrant les libertés individuelles interdisent d’exiger un pass sanitaire au sein d’un staff, mais si certaines personnes souhaitent se sentir davantage en sécurité, elles peuvent en obtenir un.
Nous avons par ailleurs réalisé un webinaire pour éclaircir tous ces points.