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Présentiel / distanciel : les Éclatantes à la Cité des sciences, soirées hybrides science et musique

Par Thomas Corlin | Le

La Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris 19e) a systématisé l’hybridation entre présentiel et distanciel de ses expositions ou événements, en fonction des restrictions sanitaires. Les Éclatantes, soirées musico-scientifiques inaugurées en décembre 2019, se tiennent exclusivement en ligne, notamment le 18 décembre.
Ces expériences en ligne permettent d’atteindre un autre public d’après Marie Becher, chef de projet à Universcience, et François Quéré, directeur des publics et de la communication.

La Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris 19e) - © Elsa Laurent
La Cité des Sciences et de l’Industrie (Paris 19e) - © Elsa Laurent

Comment les musiques actuelles se sont-elles  intégrées aux activités de la Cité des Sciences et de l’Industrie ?

C’est en 2017 que la Cité s’est investie dans des formats mêlant découverte du lieu et concerts dans une ambiance conviviale, en visant un public de jeunes adultes. C’est d’abord par la soirée Sciences Frictions que la rencontre s’est faite, qui a accueilli des artistes pop ou électroniques tels que la Femme ou le label Antinote.

La soirée, entièrement virtuelle, porte sur le bruitage, et propose un atelier participatif en ligne dans un premier temps, puis un concert piano-voix d’Ayo en seconde partie

Pour élaborer fin 2019 les nouvelles soirées Éclatantes, proposées lors des solstices d’hiver et d’été, une collaboration avec la structure de production Morgane Events s’est enclenchée. Ces soirées proposent à la fois des médiations scientifiques, des ateliers participatifs, et des concerts. La première, en décembre 2019, a réuni des artistes électroniques tels qu’Étienne de Crecy ou Boston Bun, et attiré 2 500 personnes. Nous l’avons reconduite le 3 juillet dernier, dans un format hybride en ligne et en présentiel (sous protocole sanitaire), autour de l’astronomie et de la vie du ciel. Le groupe Isaac Delusion s’est alors produit devant 90 personnes installées dans des transats. La soirée, qui suivait un format de 22h30 à 00h30, comprenait aussi une session d’initiation à la lecture nocturne de ciel.

La soirée du 18 décembre, entièrement virtuelle, est intitulée « La Cité comme vous ne l’avez jamais entendue ». Un atelier participatif en ligne sur le bruitage dans un premier temps, et un concert piano-voix d’Ayo en seconde partie (capté en direct depuis la Cité). Nous avons souhaité retrouver de l’interactivité, et un certain décalage dans l’événement, en proposant par exemple au public une liste de courses pour pouvoir suivre les expériences proposées en atelier. 

Nous avons également mis en place les Silencieuses, des formats en « afterwork », des événements en « silent disco », mêlant encore une fois découverte scientifique et musique. Ces rendez-vous étaient mensuels mais ont dû être mis sur pause depuis la crise.

Ces événements musicaux se positionnent comme « interdits au moins de 18 ans » en ce qu’ils donnent l’occasion de découvrir les expositions de la Cité sans les publics scolaires et familiaux, par lesquels nous sommes généralement très visités. Un bar est normalement ouvert pour l’occasion - hors protocole sanitaire actuel. Les Éclatantes se conçoivent en coprogrammation et en coproduction avec Morgane Events et notre unité événementielle maison. 

Isaac Delusion en concert lors de la première soirée des Éclatantes le 3 juillet dernier.  - © EPPDCSI
Isaac Delusion en concert lors de la première soirée des Éclatantes le 3 juillet dernier. - © EPPDCSI

Quel usage faites-vous du numérique pour maintenir les activités du musée ? 

La Cité a un historique très ancien en matière d’adresse aux internautes, notamment par la diffusion en ligne de conférences, une pratique que nous avons été parmi les premiers à banaliser. Ainsi, nous avons rapidement transposé nos événements dans des formats hybrides. Pendant le premier confinement, nos offres se sont rapidement dématérialisées, avec la programmation La Science est là. Puis, nous avons conçu des « prolongements numériques » à nos activités, notamment notre exposition « Jean », et l’exposition à venir, « Renaissance », qui porte, hasard du calendrier, sur les effondrements. 

Nous atteignons un autre public en ligne.

Un autre événement, le Noël de la Tech, réunissant les innovations des start-ups pour donner des idées cadeaux plus créatives, a dû se tenir entièrement en ligne. Toutes ces expériences nous ont fait observer que nous pouvions atteindre un autre public, notamment hors Paris. Quant à la soirée avec Isaac Delusion, elle a recueilli 15 000 vues sur le compteur Youtube - le concert ne reste en ligne que quelques mois. 

  • Actualisation : l’événement a du finalement être annulé à la suite d’un mouvement social.