Une activité, un parcours : Laurence Castany, en charge de la programmation au musée de la Marine

« Passionnée par les enjeux de la mer comme par les récits d’exploration, je ne pouvais laisser passer une telle opportunité », s’enthousiasme Laurence Castany. Le 23 mars dernier, elle est entrée en poste au Musée National de la Marine pour mettre en œuvre le nouveau projet de musée aux sept sites en matière de programmation culturelle et de médiation. Elle partage déjà certaines ambitions pour cette institution en cours de réinvention et en travaux jusqu’en 2022.

« Le Musée vit une transformation à la fois de ses espaces (à Chaillot) mais également de son identité et de son organisation interne, indique-t-elle. Pour encourager le croisement des compétences, la programmation culturelle se fera en lien avec les départements du marketing, de la communication, du mécénat et de la collection, ainsi qu’avec les autres sites du Musée. Il s’agit de créer une nouvelle identité au Musée pour en faire un haut lieu culturel maritime où se croisent les grands thèmes du monde de la mer : écologie, architecture, biologie, industrie, arts, sciences, défense. »

Une équipe est déjà dédiée au projet, sous l’égide de son directeur Vincent Campredon. Laurence Castany s’appuiera sur ses trois pôles (production, médiation, numérique/audiovisuel) pour développer la nouvelle identité du lieu. « Mon cœur de métier est la production de contenu et le storytelling, quelque soit le support. Mon rôle est de porter une programmation culturelle innovante et cohérente, qui traduise les enjeux de la mer et corresponde aux usages et attentes d’un public aussi large que possible. »

Beaux Arts Magazine

"En sortant de Sciences Politiques, j'ai eu une première expérience en presse, en CDI pendant deux ans chez Beaux Arts Magazine. Je me dirigeais à l'origine vers le journalisme, croyant qu'il était trop difficile d'obtenir un poste dans la culture. J'y ai pris le goût de la transmission d'histoires, de contenus rendant compte des expériences de spécialistes, qu'ils soient conservateurs, architectes, artistes ou responsables politiques."

Cahiers de Chantiers

"Il y avait d'un côté un besoin chez les maîtres d'ouvrage de communiquer sur les projets de leurs chantiers, le plus souvent cachés derrière des clôtures, et de l'autre une curiosité à ce sujet chez les riverains. Cahiers de Chantiers était un site internet qui présentait les projets en cours, tout en mettant en lumière leur savoir faire. C'était une start up qui a duré deux ans. "

Centre Pompidou

"J'ai été l'auteure de deux publications du Centre, l'une pour ses 30 ans, l'autre pour ses 40 ans. Il s'agissait de contenus autour de l'histoire du lieu."

Musée du Louvre

"Après avoir repris un master spécialisé médias à l'ESCP, j'ai été recrutée par le Musée du Louvre en 2007 pour lancer son magazine « Grande Galerie, le Journal du Louvre ». On a tenu à ce que ça ne soit pas une revue de musée ni un simple support de communication, mais un magazine culturel en soi, un trimestriel vendu en kiosque, ou par abonnement. Les collections du Musée sont bien assez riches pour aborder la culture sous plusieurs angles. En plus de son rédacteur en chef, le magazine est composé par des free-lances, et ses auteurs son presque tous des conservateurs. Il est aujourd'hui à l'équilibre financièrement, il a une diffusion de 50 000 exemplaires et sa base de lecteurs est solide.

En 2013, suite à l'arrivée d'un nouveau président-directeur à la tête du Louvre, j'ai été nommée sous-directrice édition et production, avec une équipe d'une vingtaine de personnes. J'ai supervisé les éditions papier, audiovisuelles et numériques, et développé de nouveaux formats de narration. Cela a donné lieu à de nouveaux podcasts, des documentaires, de la websérie (notamment sur les 30 ans de la Pyramide), à la refonte de l'audioguide du Musée, ou encore à l'édition de nouvelles BD grand public."

Fermé depuis 2017, le musée National de la Marine installé dans le Palais de Chaillot se dote actuellement d’un nouvel auditorium de 200 places, de nouveaux espaces d’accueil du public (restauration, centre d’affaire et boutiques) et de zones d’expositions semi-permanente et temporaires entièrement repensées. Sa réouverture est prévue pour 2022 et n’a donc pas été affecté par la crise sanitaire actuelle. 

D’autres antennes du musée national de la Marine ont, de leur côté, connu d’enthousiasmantes réouvertures post-confinement. Après une baisse de fréquentation par rapport à la normale lors de la reprise en juin, le musée a enregistré à Brest et à Port-Louis des gains de 15 à 20 % de visiteurs sur certaines semaines au fil de l’été. 

Enfin, en accord avec la charte éthique sur laquelle s’était engagée l’institution en matière de fournisseurs, des masques reprenant l’univers visuel de ses collections ont été édités par M-Art au Portugal. Tous sont lavables jusqu’à 25 fois à 60 degrés, et fabriqués dans un tissu écologique Oeko-Tex. Ceux-ci ont été distribués aux équipes sur le terrain, ou mis en vente au prix de 13 € dans les cinq boutiques de Musée.