Visites virtuelles : la Cité des Sciences et de l’Industrie expérimente une offre mixte
Par Thomas Corlin | Le | Médiation
Pour sa réouverture, la Cité des Sciences et de l’Industrie expérimente avec le calendrier habituel d’une exposition à l’occasion de « Renaissances », à la fois événement en physique et en ligne, et publication d’ouvrage. L’opération déterminera la pérennité des contenus en ligne après la réouverture au public, selon le Président d'Universcience Bruno Maquart.
Quels contenus en ligne la Cité des Sciences et de l’Industrie a-t-elle expérimentés au fil de la crise ?
Au-delà des nombreuses ressources en accès libre sur nos sites internet, ces dix-huit mois nous ont permis de tester diverses interventions numériques et de les hybrider avec des événements physiques. L’exposition « Jean » fait depuis décembre dernier l’objet de visites virtuelles avec des médiateurs de la maison en direct, donc avec possibilité d’interaction ; et elle est désormais ouverte en physique. L’offre du planétarium a aussi été adaptée, le défi étant qu’elle repose sur une expérience grandeur nature, dans un siège incliné, sous un dôme. Sa transposition sur écran, avec médiation en direct, a trouvé son public. Également, plusieurs événements ont connu une version en ligne, comme nos soirées musicales « Les Éclatantes » ou le festival Botanica, dont certaines activités se sont tenues dans nos murs, d’autres en ligne.
Nous avons réduit le nombre de visites virtuelles à une par semaine.
Enfin, nous expérimentons un nouveau calendrier, ou une « chronologie des médias inversée », sur notre nouvelle exposition « Renaissances ». D’habitude, une exposition est un événement physique, qui fait parfois l’objet d’un catalogue et qui s’accompagne de contenus permettant de prolonger la visite en ligne. Cette fois-ci, nous avons tout d’abord publié un livre réunissant des nouvelles de science-fiction pour jeunes adultes. Vient ensuite une expérience en ligne qui consiste en une adaptation du contenu présenté sur place, selon de nouvelles écritures numériques (reprise du film à choix multiples, de la fiction audio, de l’expérience en « forêt », etc), qui reprend le chapitrage du parcours. La dernière étape est l’ouverture de l’exposition dans nos murs, le 6 juillet.
Quel est le comportement du public face à ces propositions ?
Nos premières observations sont provisoires, et nous ne savons pas encore si elles désignent de réelles tendances de long terme. Pour le planétarium, nous avons néanmoins relevé qu’un quart du public qui a participé à cette activité en ligne n’est jamais venu physiquement visiter notre lieu. Ce segment de nouveau public habite généralement en région, ce qui fait sens, et il est par ailleurs un peu plus âgé.
Nous restons attentifs au devenir de ces contenus maintenant que nous sommes autorisés à rouvrir nos portes, afin de déterminer comment l’offre numérique se conjugue à l’offre physique. Pour les visites de « Jean » et le planétarium, nous avons réduit le nombre de visites virtuelles à une par semaine, en anticipant sur une éventuelle fatigue numérique post-confinement, et sur l’engouement pour le retour des activités in situ.
Depuis notre réouverture, la fréquentation est bonne, surtout le week-end. Les visites scolaires sont néanmoins en faible nombre et limitées essentiellement aux établissements de proximité. Mais nos propositions de médiations scolaires à distance se poursuivent et rencontrent également leur public.
Comment sont produits ces supports en ligne ?
La visite virtuelle de l’exposition « Jean » a été produite entièrement en interne, avec la participation des différentes équipes chargées du numérique, des expositions et de la médiation.
Le site lié à l’exposition “Renaissances” a été produit d’après un accord-cadre existant : Smartagence a assuré la conception et la première version de site, et AB Shore son exécution (développement, version multilingue, adaptation responsive et accessibilité). Si l’établissement a recours à des prestataires techniques, il assure bien évidemment la maitrise éditoriale de toutes ses productions numériques.