Musée : à Conches-en-Ouche (Eure), une abbaye pour le Musée du verre
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Après trois années de travaux, le Musée du verre de Conches-en-Ouche (Eure) a rouvert ses portes le 25 juin dernier dans une ancienne abbaye bénédictine. Directeur du musée, Éric Louet nous explique le déroulement de ce projet de rénovation.
Comment ce projet de refonte du Musée du verre s’est-il lancé ?
Nous avons abord acheté notre nouveau site 1,5 million d’euros. Nous avons déboursé 3 millions d’euros pour les travaux.
Notre projet de rénovation a débuté en 2018. Le musée existe depuis 1996 et nous avions besoin de plus de place pour continuer à nous développer. Quand un établissement culturel se lance dans un projet de construction ou de rénovation, il faut trouver un maitre d’ouvrage capable de mettre sur pied un bâtiment fidèle à l’esprit porté par les objets du musée. Nous avons lancé un appel d’offre et douze entreprises ont répondu. Nous nous sommes orientés vers Dubois et Associés car c’est un cabinet expérimenté.
Nous possédons des objets datant du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Nous avions besoin d’un maître d’ouvrage capable de réaliser un lieu dont l’architecture permet de mettre en valeur d’anciens objets et des œuvres plus modernes.
Le Musée du verre est un établissement municipal dont les collections appartiennent à la commune. Nous sommes labellisés musée de France depuis la loi de 2002. Au quotidien, cela nous permet de recevoir des subventions du ministère de la Culture, de la Direction régionale des affaires culturelles Normandie, de la commune de Conches-en-Ouche et des dons volontaires. Pour ce projet de rénovation, l’État a contribué à 40 % des dépenses, la région, la commune et les donateurs ont couvert le reste des frais. Nous avons d’abord acheté notre nouveau site à hauteur de 1,5 millions d’euros. Nous avons ensuite déboursé 3 millions d’euros pour les travaux du musée
Pourquoi avoir choisi cette ancienne abbaye bénédictine comme nouveau site ?
Ce lieu porte une histoire. C’est une ancienne abbaye devenue successivement, à partir de 1860, hospice, maternité puis Ehpad. C’est un lieu important pour notre territoire. Cela enrichit la dimension patrimoniale de notre musée. Ce site possède plusieurs qualités, notamment l’espace. Nous disposons désormais de 600 m² répartis en huit salles pour nos expositions permanentes et 150 m² pour nos expositions temporaires. Sur les 600 objets que nous possédons, 250 sont présentés en permanence et le reste est stocké dans un autre bâtiment sur le site de l’abbaye.
Comment s’organise la médiation de votre musée ?
Notre musée présente des collections d’art verrier dans les domaines des arts décoratifs, du vitrail et de la sculpture contemporaine. Ce sont des objets très spécifiques et est nécessaire d’avoir un spécialiste. Nous ne faisons pas appel à du personnel extérieur. Nous avons une personne dédiée au pôle médiation à temps plein. Notre médiateur assure les visites et les présentations d’expositions.
Notre objectif est de présenter l’histoire de l’art du verre. Un établissement culturel doit réfléchir l’agencement de ses espaces en fonction du type d’objets en sa possession et du message qu’il souhaite partagé. Nous disposons d’objets datant du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Nous avons choisi de présenter nos collections sous la forme d’un parcours chronologique où les visiteurs passent d’une époque à l’autre entre les différentes salles.
Quels-sont vos stratégies pour emmener le public à s’intéresser à un art si particulier ?
Depuis notre réouverture, notre affluence est de 5000 visiteurs en un peu moins de trois mois.
Parmi nos visiteurs, nous avons des passionnés de l’art du verre et d’autres personnes moins sensibles à cet art ou à la culture de façon générale. Nous proposons plusieurs alternatives pour encourager la découverte de l’art verrier. Nous organisons des démonstrations où des artistes viennent créer des œuvres devant le public. Les visiteurs sont marqués par ces expériences fortes. Nous proposons également des conférences pédagogiques où les visiteurs apprennent l’histoire de l’art verrier en découvrant les grandes figures qui incarnent ce mouvement. Nous proposons d’autres activités plus classiques, notamment les visites guidées ou encore les expositions temporaires. Celles-ci ont lieu deux à trois fois par an. Les établissements culturels doivent réaliser que les expositions temporaires sont des outils très efficaces pour fidéliser les visiteurs. Cela permet aux habitués et aux passionnés de ne pas se lasser et de découvrir des œuvres sous un nouvel angle. Les expositions temporaires permettent également d’aller chercher de nouveau public. Depuis notre réouverture, notre affluence est de 5000 visiteurs en un peu moins de trois mois.