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Éco-responsabilité : le festival des Lanternes, événement « en totale autonomie énergétique »

Par Sylvain Chantal | Le | Éco-responsabilité

Comment éclairer 2500 lanternes sur un parcours de 4,7 hectares sans recourir au réseau électrique classique ? C’est le pari tenté pour la 5e édition du festival des Lanternes, organisé à Montauban du 1er décembre 2022 au 5 février 2023. Patrice Gausserand, président de MAG Conseil, explique l’originalité de cet événement qui se veut également « zéro déchet ».

Festival des Lanternes - © Infinitygraphic
Festival des Lanternes - © Infinitygraphic

Patrice Gausserand - © D.R.
Patrice Gausserand - © D.R.

“Un festival écoresponsable en totale autonomie énergétique”, c’est ainsi que se définit cette année le Festival des Lanternes de Montauban. Le “zéro déchet”, les organisateurs l’avaient déjà expérimenté en 2021. « Nous avions élaboré une charte qui oblige tous les intervenants travaillant sur le parc, notamment les food-trucks, à ne produire aucun déchet, explique Patrice Gausserand, président de MAG Conseil et producteur de la manifestation. Verres, cartons et canettes sont interdits sur le festival. Tout est en écocup. » Lors des quatre précédentes éditions, le festival a accueilli plus d’un million et demi de spectateurs et les organisateurs connaissent précisément le flux quotidien de public (entre 8 et 15 000 personnes, selon les jours de semaine ou de week-end). « Malgré cette grosse affluence, l’objectif est d’atteindre une propreté inégalée. Les mégots de cigarettes, par exemple, sont ramassés tous les jours. Tout est ensuite recyclé puis transformé en engrais, avant d’être restitué à la ville de Montauban. » Ça, c’est donc pour le « zéro déchet », qui a fait ses preuves en 2021…

Une consommation de 350 kw/h, contre 900 000 pour le Stade de France

Pour l’autonomie énergétique en revanche, l’initiative est de cette année. « Nous partons du principe que le festival doit être un festival propre. Pour cela, nous avons décidé d’aller plus loin avec cette 5e édition, raconte Patrice Gausserand. En cette période de restriction, tout le monde s’interroge sur le fait de moins consommer, de réaliser des économies… Nous avons donc décidé de passer en totale autonomie et de monter un festival “zéro kilowatt pris dans le réseau RTE”. » Le RTE, c’est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. Celui qui alimente notamment le Stade de France, à raison de 900 000 kw par heure. « Nous ne sommes pas du tout sur les mêmes registres énergivores. La consommation du Festival des Lanternes représente celle de 25 maisons, soit 350 kw par heure. »

Deux groupes électrogènes de 400 kw

Pour cette édition, l’organisation aura recours à deux groupes électrogènes de 400 kw, qui fonctionneront tous deux à bas régime, ainsi qu’à un troisième de 300 kw, qui ne servira qu’en cas de souci technique. « Le fait d’en utiliser deux en même temps permet de ne pas les faire travailler à fond, précise le président de MAG Conseil. Ces groupes électrogènes sont aux normes Euro6 et alimentés par du GNR (Gazole non routier). Nous ne disposons pas encore de chiffres précis, mais je pense qu’on consommera entre 30 et 40 litres par heure. » Une consommation relativement modeste car, même si le site est ouvert tous les soirs de 18 à 23 heures, les lanternes sont éteintes dès la fermeture du lieu. 

50 000 personnes à mobilité réduite par édition

Un autre point qui paraît important aux yeux de Patrice Gausserand et qui va dans le sens d’un « festival responsable » est l’accueil des PMR (personnes à mobilité réduite). « Nous recevons près de 50 000 PMR par édition. Nous accueillons ce public avec plaisir car c’est un événement qu’ils affectionnent et qui représentent souvent leur sortie annuelle. Nous mettons donc tout en œuvre pour les accueillir le mieux et le plus vite possible au sein du parc. Les allées sont suffisamment larges et bien entretenues pour naviguer soit en fauteuil roulant soit aidé par des accompagnants. »

Le Festival des Lanternes

• Thème de la 5e édition : « Les rives du Yangtzé »

• Du 1er décembre 2022 au 5 février 2023 à Montauban

• Fréquentation des quatre premières éditions : 1,5 million de spectateurs

• 4,7 hectares

• 45 tableaux

• 2500 lanternes

• 96 artisans chinois présents à Montauban depuis septembre 2022 pour réaliser l’installation du site (bâtisseurs, électriciens, soudeurs, porcelainiers, peintres, artistes). Ils sont travailleurs détachés et rémunérés par un salaire français. Par dérogation, ils peuvent travailler jusqu’à dix heures par jour et six jours sur sept. Cette dérogation est attribuée pour trois mois.