Éco-responsabilité : l’engagement préside au retour de La P’tite Garenne à Nérac (Lot-et-Garonne)
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Après trois ans d’interruption due au Covid, le festival La P’tite Garenne de Nérac (Lot-et-Garonne) a fait son retour du jeudi 6 avril au dimanche 9 avril dernier. Directeur artistique de l’évènement, Romain Clément nous explique l’engagement du festival sur les questions écologiques et en matière de biodiversité.
Comment votre festival manifeste-t-il son engagement en matière d’écologie ?
Nous ne traitons pas les questions écologiques avec des discours moralisateurs, mais des spectacles montrent comment l’homme peut vivre dans le respect de son environnement.
Le festival La P’tite Garenne est la continuité de notre festival précédemment appelé La Garenne Party avant la crise Covid. Cet évènement a existé pendant treize ans. Depuis des années, nous menions des actions de sensibilisation avec comme axe de travail le spectacle vivant et le rapport de la société avec les questions écologiques. Nous prônons l’idée que la technologie ne peut pas sauver notre planète malgré le grand progrès qu’elle emmène. Il faut changer notre rapport au monde et la culture est un excellent moyen de sensibilisation. Le spectacle vivant permet de créer et de montrer une réalité différente.
C’est par exemple le cas dans le spectacle Danse avec les poules. Au programme de cette première édition du festival La P’tite Garenne, ce spectacle proposé par la compagnie Au fil du vent met en scène un clown, un musicien et des poules. Contrairement au cirque forain, les animaux prenant part au spectacle ne sont pas dressables. Tout au long de la pièce, les comédiens jouent avec la liberté des poules. Ils nous montrent une autre relation entre l’humain et le monde qui l’entoure. Le rapport au vivant est différent, les poules partagent quelque chose de particulier avec le clown. Nous ne traitons pas les questions écologiques avec des discours moralisateurs, mais ce genre de pièce originale et atypique montre comment l’homme peut vivre dans le respect de son environnement.
Notre engagement sur les questions écologiques se traduit également par nos partenariats. La Ligue pour la Protection des Oiseaux est partenaire de notre festival. C’est également le cas de Biocoop, entreprise spécialisée dans la distribution de produits issus de l’agriculture biologique. Nous sommes également en partenariat avec l’AMAP de la Baïse. Ces maraichers locaux pratiquent une agriculture paysanne et produisent des légumes de qualité à l’aide de semences anciennes. Notre connexion nous a permis de travailler ensemble pour construire des projets territoriaux permettant d’une part d’encourager la culture dans les villages, et d’autre part de favoriser cette consommation écologique.
Comment abordez-vous la question de la biodiversité ?
Cette année, nous traitons le thème de la biodiversité grâce à une programmation orientée sur l’éducation. L’objectif est de développer notre connaissance de la nature. Nous proposons des spectacles mais aussi des conférences, des ateliers et des débats. Nous avons le Labo’Diversité, un lieu de rencontres et d’échanges pour s’informer sur la biodiversité locale. Des stands naturalistes sont à disposition avec des jeux, des expositions et des outils pédagogiques pour mieux appréhender la faune et la flore du Lot-et-Garonne. Nous faisons un focus sur le parc de la Garenne. À l’intérieur du parc, sur différents stands en plein air, des experts naturalistes, guidés par le délégué chargé de l’environnement Patrick Golfier, proposent au public plusieurs ateliers de découverte. Les visiteurs peuvent s’entretenir directement avec les spécialistes.
Le public peut effectuer des visites guidées du parc de la Garenne et suivre des conférences des experts naturalistes.
Nos partenaires sont pleinement engagés dans cette démarche. La Ligue pour la Protection des Oiseaux apporte son expertise auprès des naturalistes présents pour éduquer le public et leur apporter des connaissances sur les oiseaux locaux, notamment les espèces que l’on peut voir dans le parc de la Garenne. Notre partenaire, l’association Au fil des Séounes, joue aussi un rôle important. Spécialisée dans l’éducation à l’environnement et l’écologie sur le territoire du Lot-et Garonne, l’association tient un stand où le public peut participer à des animations éducatives qui sensibilisent aux questions de protection du territoire. Nous travaillons également avec le Centre de conservation naturelle de Nouvelle Aquitaine. Le public peut effectuer des visites guidées du parc de la Garenne et suivre des conférences à thème avec les experts naturalistes.
Comment le public réagit-il après ces trois ans d’interruption dus à la crise Covid ?
Nous avons peu de recul pour dresser un bilan complet, mais on observe un changement dans le comportement du public. Avant le Covid, les visiteurs prenaient leurs billets longtemps à l’avance. Aujourd’hui, le public a plutôt tendance à réserver à la dernière minute. Ce qui n’a pas changé, c’est le taux de fréquentation. Les spectacles sont toujours complets. Il y a un véritable intérêt pour la question écologique et le public apprécie la variété de la programmation. Nous proposons une offre culturelle riche avec quinze représentations sur le festival, des esthétiques différentes, la promotion de plusieurs arts avec du théâtre, de la poésie, de la danse contemporaine, des marionnettistes et des clowns.
Les visiteurs aiment particulièrement le côté participatif de notre démarche. La commune travaille sur un répertoire de la biodiversité locale, l’ABC de Nérac. Les citoyens participent à cet inventaire via une application. Ils remontent leurs informations collectées sur la faune et la flore locale pour enrichir le répertoire. Les habitants de la région sentent cette volonté qu’a la commune de venir vers eux. Le festival est financièrement porté par la ville de Nérac qui travaille en étroite collaboration avec le centre culturel l’Espace d’Albret. Le festival s’intègre dans un projet artistique et culturel global, celui du développement de la culture dans les villages de la région.