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Scène nationale : L’Empreinte (Brive-Tulle, Corrèze) annule sa saison et programme dès la fin août

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

En Corrèze, la scène nationale l'Empreinte a choisi d’annuler sa saison et de transformer son calendrier pour travailler plus sereinement. Entré en poste en 2018, son directeur Nicolas Blanc a pris cette décision par nécessité logistique.

La salle a annulé sa programmation jusqu’à fin avril.  - © Empreinte
La salle a annulé sa programmation jusqu’à fin avril. - © Empreinte

Quel a été l’impact de la fermeture administrative sur le projet de l’Empreinte ? 

L’Empreinte est la réunion de deux scènes en Corrèze, le Théâtre des 13 Arches à Brive-la-Gaillarde, de 480 places, et le Théâtre des 7 Collines à Tulle, de 360 places, et fait travailler 27 salariés sur ses deux sites. Les deux lieux ont été labellisé Scène nationale en 2018, lorsque j’en ai pris la direction avec mon adjointe Nathalie Besançon. La crise est donc intervenue en plein cœur de ce qui n’était que notre deuxième saison, et certains spectacles programmés étaient constitutifs du projet que nous avons conçu pour le lieu. C’est pourquoi les questions d’annulations et de reports ont été particulièrement délicates. Certains rendez-vous clefs n’ont pas pu avoir lieu alors qu’ils marquaient des rencontres artistiques sur le long terme, non pas de simples spectacles qui se déprogramment et se reprogramment. 

Quelles activités la scène nationale a-t-elle pu maintenir depuis le début de la crise ? 

L’idée était de proposer aux compagnies programmées chez nous de créer en résidence autour des dates initialement prévues.

Nous avons mis la priorité sur l’action culturelle et la jeunesse avec une série d’ateliers qui se sont tenus en juillet 2020. Grâce aux aides du Ministère de la Culture dans le cadre de « l’Été apprenant et culturel », des stages se sont tenus en partenariat avec le réseau installé dans les zones d’éducation prioritaire, et une dizaine d’artistes, majoritairement locaux. 

Quelques spectacles ont pu se tenir à la rentrée, avant le second confinement. Mis à part ça, quelques résidences ont eu lieu, mais cela a mis du temps à s’installer : l’idée était de proposer aux compagnies programmées chez nous de créer en résidence autour des dates initialement prévues, mais certaines ne préféraient pas s’engager pour ne pas se priver d’autres dates encore maintenues. Nous avons ouvert le théâtre à des artistes corréziens, et accueilli un tournage de clip. 

Vous annulez votre programmation jusqu’à fin avril. Comment cette décision s’est-elle prise ?

C’est une question de fatigue et de logistique. L’équipe de la scène nationale a été minée par ce travail au coup par coup et les annulations à répétition, notamment celle du festival du Bleu en Hiver, en collaboration avec un réseau de lieux, qui devait marquer notre réouverture en janvier. 

Nous en sommes arrivés au point où il devenait impossible de trancher sur ce que nous devions annuler ou reporter. Annuler jusqu’à fin avril nous permet d’avoir de la visibilité et de remettre les choses à plat. Nous réorganisons désormais notre calendrier en optimisant tant que possible les espaces de programmation pour les compagnies.

Impossible de trancher sur ce que nous devions annuler ou reporter

L’expérience des stages de l’été dernier nous a permis de discuter plus facilement avec nos équipes pour travailler à nouveau sur cette période où il se passe normalement peu de choses. Nous travaillons sur une programmation estivale qui fasse sens avec la vie du territoire, quitte à attirer également un public touristique. Nous alternerons entre intérieur et extérieur - qui posent chacun des difficultés différentes en matière de protocole sanitaire, notamment en ce qui concerne le comptage ou les lieux de passage en plein air. 

Nous pouvons donc travailler une nouvelle saison de la scène nationale, qui commencerait fin août cette fois-ci (en plus d’une programmation de fin avril à fin juillet). Nous décalons un festival qui devait avoir lieu en mai dernier, qui nous permettrait de lancer la rentrée. Il nous est impossible de dire pour l’instant si ce mode de fonctionnement peut être pérenne, mais il nous permet au moins de travailler sur des temps où nous ne sommes pas attendus.