Reprise : début de saison timide au Théâtre de Saint-Nazaire, qui prépare déjà la suite
Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking
Le Théâtre de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) rouvre ses portes avec des salles plus clairsemées qu’avant la crise. Pour sa directrice Béatrice Hanin, c’est le signe d’un besoin de changement dans la construction des publics de scènes nationales.
Comment se comporte votre public depuis la réouverture de votre lieu ?
Dès le 19 mai, nous avons voulu être présents et nous avons reporté quelques spectacles sur juin. Le remplissage était plutôt faible, même si nous avons quand même atteint les 330 personnes pour le concert de Jeanne Cherhal - ce qui reste peu pour ce type de spectacle. Le public n’était pas habitué à de la programmation sur cette période, à l’exception de quelques événements de la Ville ou d’associations, et après une si longue période de fermeture, il a probablement préféré profiter du retour de la vie sociale.
Pour cette rentrée, la présentation de saison, qui se déroule chez nous sur deux soirées (plus une autre pour le jeune public), a réuni 550 spectateurs chaque soir, contre 750 d’habitude. La billetterie est ouverte depuis peu et les rendez-vous en présentiel se remplissent correctement. Globalement, les ventes partent lentement, nous espérons que cette progression perdurera et que nous atteindrons bientôt un plateau satisfaisant. Ce sont surtout les spectacles de théâtre qui peinent à remplir, alors que les concerts s’en sortent déjà mieux.
Avez-vous pensé une programmation particulière pour cette reprise ?
Il ne s’agira pas seulement de réduire le nombre de dates faute de public suffisant.
Nous avons tenu nos engagements, en particulier pour les compagnies régionales et les coproductions. Il y a un tiers de reports à l’affiche, et un peu plus de spectacles que d’habitude. J’ai simplement veillé à ne pas mettre plus de deux projets internationaux, dont un spectacle israélien qui est déjà reporté de novembre à mai prochain. Mais ce constat de retour difficile nous incite à repenser les choses. Il ne s’agira pas de simplement baisser le nombre de dates parce qu’il y a moins de public, mais au contraire de proposer des choses autrement, hors les murs par exemple, et d’aller vers le public différemment.
Nous fêtons l’an prochain les 30 ans de notre label, et ça sera le moment de déployer d’autres modalités de programmation, sur lesquelles nous travaillons actuellement.
Comment travaillez-vous avec les scolaires cette saison ?
C’est compliqué pour l’instant. Les primaires viennent toujours, mais le pass sanitaire à partir de 12 ans (en application à partir du 1er octobre) est un frein pour les autres. Les enseignants doivent désormais amener un accompagnateur de plus pour les élèves sans test valide, qu’il faut donc tester sur place, et c’est un obstacle parfois décourageant pour eux.
Comment gérez-vous les protocoles sanitaires ?
Ce sont les agents de sécurité de Vigipirate qui s’occupent du contrôle des pass pour l’instant. Nous pensons embaucher des agents supplémentaires en cas de date complète. Nous conservons les masques à l’intérieur, ce qui est préconisé par le préfet. Dans l’ensemble, ces mesures rassurent le public.