Patrimoine : un festival mêlant musique, arts et philosophie au Collège des Bernardins (Paris)
Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking
Pôle de recherche et d’enseignement à vocation spirituelle, le Collège des Bernardins (Paris 5e) renouvelle sa stratégie de programmation culturelle avec une série de festivals thématiques sur l’année, dont la première édition, Opus 1 « Tempus Fugit » (du 15 au 30 novembre), traite de temps et de pensée écologique, d’après son programmateur Pierre Korzilius.
Quelle est la structure de ce site et quelles sont ses activités ?
Le Collège des Bernardins a été acquis par le Diocèse il y a une vingtaine d’année, et fonctionne en tant qu’association. Une grande partie de son activité tourne autour de l’enseignement (théologique, linguistique, philosophique) à l’adresse du public universitaire, spirituel mais aussi du grand public. Une autre concerne la recherche, notamment dans les domaines de la bioéthique, de l’intelligence artificielle et de l’art.
C’est un lieu pieux, mais nous visons un public aussi large que possible.
Enfin, le site est visitable par le public, et propose une programmation artistique sur l’année, qui colle aux thématiques du pôle de recherche. À l’instar des résidents du collège à ses débuts, qui présentaient leurs enluminures aux habitants de la cité, nous souhaitons autant que possible ouvrir notre lieu à l’extérieur, pour que le public voit ce que l’on y fait. C’est un lieu pieux, mais nous visons un public aussi large que possible. Le Collège fait aussi partie de certains parcours touristiques, étant un des rares lieux intacts du XIIIe siècle, et proche de Notre-Dame. Nous participons par exemple à la Nuit Blanche, le lieu ayant été ouvert jusqu’à 3 heures du matin pour la dernière édition.
Comment se finance-t-il ?
Par ses recettes d’une part : la billetterie (visite, spectacles, etc) et les locations de l’espace pour de l’événementiel. D’autre part, un peu comme bien des lieux de ce type aux États-Unis, il repose aussi sur une fondation qui a été créée lors de l’acquisition par le Diocèse. Enfin, le Diocèse lui-même finance une partie de ses activités.
Quelle est la fréquence et la forme de cette programmation artistique ?
Nous procédons par expositions et par festivals, au nombre de trois dans l’année. Le premier, Opus 1, prend pour thème le temps et la pensée écologique, et se décline en plusieurs soirées. Des projections, dont celle du film culte de science-fiction Soleil Vert, des conférences, une exposition dans la Sacristie, et des concerts : la violoniste Marina Chiche travaille l’écho particulier du lieu pour donner un son spécifique à son concert, et le Quatuor Béla jouera les six heures du deuxième quatuor à cordes de Morton Feldman.
Du côté des expositions, nous alternons entre mise en avant de la jeune scène voire d’artistes tout juste sortis d’école, et événements autour du patrimoine, comme pour l’exposition autour de Notre-Dame que nous présenterons l’an prochain.
Quels sont les espaces d’accueil dont dispose le lieu ?
Nous avons deux auditoriums : un grand de 230 places, équipé d’un projecteur et d’un piano, un plus petit de 120 places, aux caractéristiques acoustiques différentes, avec des sièges amovibles. La Nef peut contenir 400 à 500 sièges, nous y programmons la Pastorale de Beethoven dans le cadre du festival. Enfin, la Sacristie est le plus petit espace, nous l’utilisons pour des expositions, ou des concerts pour 50 personnes, comme pour le concert de Marina Chiche.
Le Collège des Bernardins en bref
• Création en 1245, rachat en 2001 par le diocèse de Paris
• Activités : art, rencontres et débats, formation et recherche.
S’appuie sur un Pôle de recherche composé de six départements :
- Humanisme numérique, Éducation et transmission, Économie et société, Éthique biomédicale, Politique et religions, Parole de l’Art
- Pôle Art et Culture : art vivants, exposition, musique, jeune public…
• Directeur général : Laurent Landete