Production

Livestream : en Normandie, le cirque se montre en ligne et à la télévision

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Étalé sur un mois et plusieurs lieux en Normandie jusqu’au 17 avril, le festival de cirque Spring s’est transformé en événement professionnel et partiellement diffusé en ligne pour son édition 2021. L’opération a déclenché des collaborations avec des médias locaux, et attiré de nouveaux publics, selon Régis Le Ruyet, chargé de communication du Cirque-Théâtre d’Elbeuf Pôle National des Arts du Cirque.

Deux spectacles du Spring ont été diffusés sur La Chaîne Normande. - © D.R.
Deux spectacles du Spring ont été diffusés sur La Chaîne Normande. - © D.R.

Comment s’est passée la transformation du festival Spring en un événement principalement en ligne ?

Après avoir longtemps gardé espoir de faire le festival, nous avons dû nous résoudre à le limiter à un événement professionnel, notamment après avoir vu que la Biennale Internationale du Cirque avait pu se maintenir plus tôt dans l’année dans cette formule-là. 

Le festival s’étale d’habitude sur un mois et deux lieux, et il a pu accueillir 25 000 spectateurs en 2019. Cette année, nous avions programmé une soixantaine de spectacles, dont nous n’avons conservé qu’une vingtaine pour une présentation seulement à des professionnels. 

Les sociétés de production ont fait elles-mêmes les demandes d’aide au CNC.

Nous avons commencé par une journée professionnelle qui a accueilli une centaine de personnes, et incluait une rencontre organisée par Télérama. Cela a été l’occasion de tester nos premières captations et diffusions. Quatre spectacles parmi ceux qui étaient montrés aux pros ont été choisis pour une captation et une diffusion. Il s’agit de spectacles déjà un peu rodés, qui avaient une certaine originalité. Nous avons écarté les créations qui auraient été trop fragiles pour se prêter à l’exercice. 

Quelle logistique avez-vous mis en place pour faire ces transmissions ? 

Le festival s’étalant sur de nombreux lieux partenaires, plusieurs configurations ont été conçues, avec des prestataires différents selon les situations. Pour la rencontre organisée par Télérama, le débat sur la Saison Africa 2020 et le spectacle « Surface » de la compagnie Familiar Faces, nous avons travaillé avec l’entreprise d’audiovisuel la Boutique à Films. À Cherbourg, ce fut la société Minimums qui a capté « Connexio » de Vladimir Couprie. Enfin, c’est une entreprise travaillant avec La Chaîne Normande, Tangaro/CLC Production, qui a assuré les captations de « Bru(i)t » de la Compagnie R.A. et de « S’assurer de ses propres murmures » du Collectif Petits Travers. Dans certains cas, un accord de production a été conclu avec l’entreprise, qui a déposé elle-même les demandes d’aide à la diffusion du CNC. Étant donné le nombre de personnes intervenant pour donner lieu à ces captations, les calendriers ont été parfois difficiles à accorder. 

Quelles modalités de diffusion avez-vous choisies ? 

Nous avons abandonné l’idée du direct pour de nombreuses raisons techniques. Il a été décidé d’établir un rendez-vous régulier, le vendredi à 18h, sur nos réseaux, et dans deux cas sur La Chaîne Normande à 21h - ce qui est une collaboration inédite même si nous étions déjà en contact pour des motifs de communication. Un premier montage brut, « live », est utilisé pour la première diffusion, puis une version plus travaillée est utilisée pour le replay, qui est à consulter sur toute la durée de festival. Nous avons aussi été approchés pour faire des diffusions dans des prisons, des médiathèques, et la Mairie du Val-de-Reuil a diffusé un des spectacles sur ses réseaux. 

D’une manière générale, le rendez-vous a fonctionné auprès du public, nous avons eu de bons retours. Les médias ont beaucoup relayé l’opération.