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Festivals d’été : comment se prépare Avignon Off 2021 (et comment s’y préparer ?)

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Le 14 avril, nous saurons à quoi devrait ressembler la prochaine édition du festival Off d’Avignon. Dates, protocole sanitaire, travail avec les pouvoirs publics, scénarios alternatifs : le directeur délégué de l'Association du Off, Nikson Pitaqaj, dévoile les grandes lignes de cette édition qui doit se tenir malgré la pandémie.

La circulation dans les rues est étudiée pour que le festival puisse se déployer cette année. - © JB Loiseau
La circulation dans les rues est étudiée pour que le festival puisse se déployer cette année. - © JB Loiseau

Que mettez-vous en place pour que le festival Off d’Avignon puisse avoir lieu cette année ? 

Nous travaillons présentement sur des dispositifs sanitaires, dont nous avons arrêté certains aspects avec la Préfecture, sur des aides spécifiques pour accompagner lieux et compagnies, et sur différents scénarios à déployer selon l’évolution de la pandémie, pour que quelque chose ait lieu quelle que soit la situation. 

Il est important de signaler que la volonté et les moyens sont là. La Préfecture du Vaucluse, le Grand Avignon, le département, le « In » d’Avignon, les compagnies, les lieux, tout le monde travaille ensemble pour qu’il n’y ait pas deux années consécutives sans festival. Nous sommes en étroite collaboration avec la Préfecture, que nous rencontrons deux fois par semaine pour avancer. 

Quelque chose aura lieu, quelle que soit la situation sanitaire.

Nous recensons régulièrement les adhérents de notre association, et nous basons sur ces consultations pour savoir s’ils sont prêts à venir moyennant certaines conditions. A priori, c’est le cas, le désir est là. 

Aujourd’hui, qu’est-il décidé en termes de protocole sanitaire ?

La préfecture a validé notre idée de désigner deux médiateurs Covid par lieu. Elle a notamment pris les mesures pour couvrir les coûts de formation de ces médiateurs, qui seront en charge de l’accueil et de la sensibilisation du public et des artistes. 

Ensuite, un plan de circulation est à l’étude. Il est envisagé de couper des rues en deux, d’en bloquer d’autres, de définir des sens uniques, de piétonniser certaines zones, d’organiser les files d’attente autour des théâtres, etc. Une carte va être établie. 

Lieux et compagnies collaborent intelligemment.

Les lieux aussi s’adaptent, et travaillent intelligemment avec les compagnies, afin de fluidifier les protocoles. Il n’est pas envisageable de doubler les représentations pour accueillir plus de public. En revanche, certains envisagent de passer de huit à six créneaux, ou d’organiser des alternances entre compagnies. 

L’idée d’une billetterie centralisée a été écartée, mais le « Ticket Off », déjà en vigueur depuis plusieurs années, sera étendu cette année. 

Les rues d’Avignon lors de l’édition 2019 du festival.  - © JB Loiseau
Les rues d’Avignon lors de l’édition 2019 du festival. - © JB Loiseau

Quand les inscriptions devraient-elles ouvrir et quand la forme du festival sera-t-elle arrêtée ? 

Nous n’incitons pas les lieux et les compagnies à signer de contrat pour l’instant. Néanmoins, nous espérons ouvrir les inscriptions le 25 mars. Nous garantissons le remboursement des frais (environ 250 euros) en cas d’annulation du festival.

Concernant le protocole final, il devrait être arrêté le 14 avril. Enfin, les dates ont déjà été annoncées : le festival se tiendra du 7 au 31 juillet cette année

Quels sont les différents scénarios envisagés ?

Le plus favorable serait celui d’un festival avec des jauges de 50 à 70 % dans les salles, dans l’hypothèse où la situation sanitaire serait encourageante et la campagne vaccinale en bonne voie.

Le second serait celui d’une réduction plus drastique du public, si le virus est encore trop présent à ce moment-là - une configuration critique pour les artistes.

Au cas où la situation serait trop grave, nous envisageons un dernier scénario, celui d’un festival réservé aux professionnels, et éventuellement à une toute petite portion de public. Nous avons sondé le secteur, et les professionnels répondraient présents si nous proposions une telle alternative, en soutien au secteur.

En matière d’aide, qu’imaginez-vous ?

Une aide de 60 euros par jour pour chaque compagnie est à l’étude.

Il faut rendre accessible aux compagnies la location des lieux en anticipant le manque à gagner dû aux limitations de jauge. Une aide de 60 euros par jour par artiste et par technicien est à l’étude. Elle n’est pas énorme, mais permettrait de faire fonctionner l’économie du festival, et d’aider indirectement les lieux.