Captation : Les Films d’Un Jour, un producteur audiovisuel au service du spectacle
Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking
Comme d’autres prestataires de l’audiovisuel, Les Films d’Un Jour ont amplifié leurs collaborations avec le monde du spectacle depuis la crise. Après une période d’hésitation, le secteur s’est emparé de l’outil numérique, selon Sébastien Tézé, producteur.
Comment s’est renforcée votre activité auprès du spectacle vivant ?
Les Films d’Un Jour ont été lancés en 2004 et produisent principalement des documentaires pour la télévision mais aussi pour de la sortie en salle. Ce n’est qu’à partir de 2009 que nous avons travaillé avec des théâtres, à commencer par le Lucernaire (Paris 6e) dont nous assurons, depuis, la captation d’une grande partie des spectacles. Nous sommes donc arrivés dans ce domaine un peu par hasard, avec des services assez classiques de captation enregistrée et montée pour une exploitation sur divers supports.
Notre collaboration avec la plateforme Opsis a intensifié notre collaboration avec le secteur. Nous avons ajouté du live à nos services et multiplié les partenaires, salles ou productions de spectacle, à Paris ou à Avignon dans le Off.
Le déclic a eu lieu avec les fermetures en automne.
Les demandes ont davantage afflué avec la crise, mais cela n’a pas été instantané. Il y a eu un moment de flottement, d’hésitation. D’abord, le secteur croyait encore en une réouverture, et hésitait à investir dans la vidéo. Beaucoup de compagnies était partantes mais se sont vite rendues compte de la complexité juridique du droit d’auteur dans le théâtre pour une exploitation vidéo, et ainsi de nombreux projets n’ont pas vu le jour.
Puis, avec les nouvelles fermetures de l’automne, une sorte de déclic s’est produit et beaucoup de projets se sont engagés. Nous sommes en discussion avec des chaînes de télévision, de nouveaux producteurs de spectacle viennent vers nous (plus encore que des lieux de diffusion), notamment du côté de la musique.
Ces supports resteront-ils dans les usages du spectacle vivant ou la tendance s’estompera en cas de reprise ?
La captation pure et simple, avec une simple caméra, existe depuis longtemps, ne serait-ce que comme outil de travail ou comme archive, à usage principalement privé. La captation professionnelle aussi, mais elle est plus rare - et pour l’instant, la grande majorité des spectacles ne font pas l’objet d’une diffusion en ligne, ni même d’une véritable captation.
Néanmoins, de plus en plus de lieux réfléchissent à conserver un outil numérique après la crise. Il s’agirait de proposer à la fois un spectacle en présentiel, puis d’en faire un événement en ligne plus tard, ouvrant ainsi la scène à un public plus large, parfois éloigné. Les dernières opérations de théâtre en ligne ont été un succès et ont souvent attiré des spectateurs situés loin des salles.
Jusqu’en septembre dernier, il y avait chez certains une crainte de la captation, qui s’atténue depuis. Certains réfractaires lui reprochent de tuer la magie du spectacle, mais comprennent maintenant qu’il s’agit seulement d’un support supplémentaire. Le théâtre est sur le point de faire sa révolution numérique. La demande du public est là, même s’il sait que cela ne remplace pas l’expérience live.
Quel type de contrats proposez-vous à vos clients et pour quelle fourchette de prix ?
Nous pouvons être de simples prestataires, comme cela a été le cas récemment pour un concert de musique baroque à Neuilly-sur-Seine (Ile-de-France) ou être producteurs de la captation, ce qui nous octroie des droits pour une diffusion plus large, et peut nous engager à chercher des financements.
Le théâtre est sur le point de faire sa révolution numérique.
Les Films d’Un Jour est une équipe de 4 permanents, auxquels s’ajoutent ponctuellement des intermittents. Une captation de base nécessite 4 personnes, et cela monte à 7 pour une diffusion live. Nous assurons une prestation à partir de 5 000 euros.