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Musique et métavers : la start-up Stage11 imagine le divertissement du web 3.0

Par Thomas Corlin | Le | Marketing, réseaux sociaux

Qu’est-ce que le métavers peut offrir aux artistes musicaux ? Concerts virtuels, univers personnalisé : Stage11 propose des solutions sur mesure pour intervenir sur ce champ digital encore à défricher, d’après Gregory Dhonner, cofondateur et directeur du développement de la start-up.

L’artiste Salif Gueye en pleine production de son projet pour Stage11. - © Stage11
L’artiste Salif Gueye en pleine production de son projet pour Stage11. - © Stage11

Quels supports numériques proposez-vous pour être présent dans le métavers en tant qu’artiste musical ? 

Stage11 repense les formats de divertissement traditionnels pour les rendre plus interactifs et immersifs, au service des artistes, des marques, des créateurs et des fans, en s’appuyant sur des technologies de pointe en matière de gamification et de réalité augmentée et virtuelle. 

Dans notre métavers, le public devient joueur et créateur dans des expériences musicales allant d’événement entièrement virtuels à des performances en réalité augmentée superposées au monde physique. Il peut débloquer des objets de collection interactifs NFT, qu’il s’agisse de performances musicales à la mode numérique, d’objets virtuels ou de filtres en réalité mixte. 

Quels sont les retours des artistes jusque-là ?

Ils sont saisis par le réalisme des avatars et leur potentiel créatif. Nous travaillons en étroite collaboration avec eux à chaque étape, depuis la première discussion sur leurs idées créatives, les premières esquisses, la modélisation et le scan 3D, jusqu’au développement d’un univers immersif basé sur une scénographie sans limite. Les artistes composent avec nous un environnement à l’image de leur univers à travers des visuels réellement personnalisables, au lieu d’un cadre pré-existant, comme cela se fait souvent dans ce domaine jusqu’ici.

Quels artistes français en ont fait l’expérience ?

Nous avons travaillé et travaillons actuellement avec David Guetta, Salif Gueye ou Squeezie, sur des projets de natures très variées. 

Quel serait le budget nécessaire pour intervenir dans le métavers avec vos services ? 

Le public devient joueur et créateur dans des expériences musicales

Le développement de ces expériences demande beaucoup de temps et de passion, cela a un coût qui varie d’un projet à l’autre, mais ce n’est pas le point de départ de notre discussion avec les artistes. Nous développons actuellement de nombreuses facettes destinées aux consommateurs, pour s’adapter aux besoins de chacun. 

Travaillez-vous en collaboration directe avec Meta/Facebook ?

Nous ne travaillons pas avec eux. Ils développent leur propre plateforme, qui attire l’attention d’un large public sur cette technologie et nous sommes impatients de la découvrir. 

Quel est aujourd’hui le public du métavers ?

Il s’agit d’un public qui suit l’avenir d’internet, de la culture et du divertissement, mais il se développe constamment. Très vite, tous ceux qui utilisent internet pour regarder des films, écouter de la musique, acheter des produits ou lire les infos y participeront.

Il est à noter que si c’est le gaming qui semble prévaloir, le métavers est aussi présent dans le monde des affaires, de la mode, de l’art et de la musique. D’autres secteurs comme l’entreprise, le commerce de détail, l’éducation et le divertissement réfléchissent aussi à s’y mettre. 

Comment s’applique le droit d’auteur dans le métavers ?

Un concert virtuel est une représentation digitale qui peut être pré-enregistrée ou diffusée en direct, sur demande ou programmée, immersive ou interactive. En fonction des fonctionnalités et de la forme de chaque projet, un certain nombre de licences de droits d’auteur devront inévitablement être acquittées avant que tout spectateur ou utilisateur puisse avoir accès à l’expérience virtuelle. Même si des zones grises juridiques existent dans de nombreux produits et solutions liés au métavers et à la blockchain, la diffusion d’un concert virtuel reste toujours dans le cadre de la loi sur le droit d’auteur musical. Il s’agit du droit d’auteur-compositeur, du droit à la reproduction mécanique et du droit d’exploitation d’enregistrements. 

Quelle forme a pris votre collaboration avec la Fashion Week Paris ? 

Les étudiants du Master of Arts en design d’accessoires de l’Institut Français de la Mode (IFM) ont imaginé un accessoire digital (sac ou chaussure), destiné à exister exclusivement dans un monde virtuel. Cela les libérait des contraintes physiques et les initiait même à de nouvelles facettes de leur métier. Nous avons transformé leurs croquis digitaux en réalisations originales, dans des esthétiques et des thèmes variés. Un filtre Instagram a aussi été créé pour visiter un showroom virtuel pour découvrir ces accessoires.