Cashless : le parcours de Marc Hermouet, directeur partenariats chez Payintech
Par Thomas Corlin | Le | Billetterie, data
Ancien disquaire puis manager de label, Marc Hermouet revient sur un parcours qui l’a mené de l’industrie du disque jusqu’à la diffusion du cashless dans l’événementiel.
« La dématérialisation de l’argent devient incontournable, s’enthousiasme Marc Hermouet. Des villes se lancent dans l’expérience, comme à Nantes avec les SoNantes, et même le Danemark a envisagé de l’appliquer à l’échelle d’un pays entier. Pour l’instant, même si certains n’ont pas encore sauté le pas, tous les événements y passeront tôt ou tard. » L’engouement du directeur des partenariats chez Payintech, acteur à l’international de la technologie cashless, est celui de quelqu’un qui a vécu l’expansion de l’outil depuis ses débuts.
En 2012, la structure MyBee, qu’il intègrera plus tard, équipe pour la première fois en Europe un festival entièrement en cashless, Hadra Trance à Vieure dans l’Allier. Entretemps, Marc a accompagné l’expansion de l’outil dans tous les plus grands rassemblements, du Hellfest à Pause Guitare. « On a créé un besoin chez les organisateurs. Dématérialiser les paiements permet d’assurer la transparence des recettes, d’éviter les écarts de caisse, de mieux gérer ses stocks, et donc de réduire l’attente aux bars et d’augmenter son chiffre d’affaire. »
L’enjeu actuel autour du cashless est la collecte de données. Payintech concentre sur un seul support (carte ou bracelet) non seulement le paiement mais aussi l’accès à certaines zones sur un événement. « On dispose ainsi de datas précises sur le parcours du festivalier, qui permettent aux organisateurs de repenser la gestion de leurs flux humains. »
Cette expertise dans le domaine de l’événementiel, Marc Hermouet l’a acquise au fil d’un parcours professionnel à divers postes dans le secteur de la musique. Après 12 ans comme disquaire à Nantes et ses alentours, Warner l’embauche en 1997 dans un premier temps à la promotion des jeunes artistes. À cette époque, les majors cherchent à renouveler leurs rosters et Marc se retrouve en charge de Sonjenn, petit label délocalisé de Warner, spécialisé dans la world music et l’électro. « Entre tous les sous-labels créés par Warner, on s’échangeait les recommandations d’artistes. J’ai par exemple suggéré Jeanne Cherhal, qui aura la carrière qu’on sait. »
Puis les majors restructurent leur activité vers 2003 et abandonnent leurs sous-labels. Attiré par la billetterie, Marc Hermouet devient chargé de développement chez Oscar Productions. Puis, entre 2006 et 2013, il passe chez Digitick et répand la dématérialisation dans le secteur du live en France, qu’il s’agisse de festivals comme la Route du Rock et les Vieilles Charrues, ou de réseaux de salles comme la Fédélima.
Après un passage chez Stralfors, entreprise suédoise spécialisée dans les documents sécurisés, il intègre MyBee qui devient Payintech en 2015 avec Bertrand Sylvestre et se spécialise dans la dématérialisation de l’argent cette fois-ci, et étend son activité à l’ensemble de l’événementiel, sport et tourisme inclus. Dans cette entreprise de 25 personnes distribuée dans 13 pays, il est aujourd’hui en charge des parcours clients et partenariats, selon l’évolution des besoins.
Quelle continuité alors dans un tel parcours ? « C’est une évolution naturelle, juge Marc Hermouet. Je me suis impliqué dans différents aspects de l’industrie musicale, le disque, l’édition, la communication, la gestion de label, puis dans ceux de l’événementiel. J’ai ainsi pu observer les modes de fonctionnement dans tous ces domaines et lancé des réflexions sur ce qui pouvait être optimisé par des moyens technologiques. »
Avoir un bagage dans deux secteurs différents est un avantage qui permet de créer des ponts plus rapidement que d’autres. « On a tout de suite appliqué nos outils de dématérialisation sur de gros événements, sans passer par les petits, remarque Marc Hermouet. Lors que je me suis lancé dans la billetterie et le cashless, je connaissais déjà tout ce petit monde de la musique, j’avais déjà des interlocuteurs auprès de gros festivals, et ça a joué ». De l’avantage d’avoir un parcours hétérogène.