Protocole : en Nouvelle-Aquitaine, un programme de recherche pour la réouverture des lieux culturels
Par Thomas Corlin | Le | Sécurité, accueil
Alors que des initiatives sont déjà engagées, à Paris et Marseille, le Conseil Régional de la Nouvelle-Aquitaine œuvre à son tour pour imaginer les conditions d’une réouverture. Modélisation, évaluation, tests : plusieurs chantiers sont lancés.
Alors que la reprise des spectacles en configuration debout n’est toujours pas d’actualité, le secteur se mobilise pour anticiper des solutions pratiques pour être prêt le jour J. Cette recherche se fait en collaboration avec les collectivités territoriales, et de plus en plus de villes ou de régions contribuent, chacune avec ses moyens et ses stratégies, à la mise au point de protocoles qui pourraient libérer les lieux de spectacles et soulager les professionnels du live.
Après l’annonce de concerts-tests au Dôme à Marseille, puis peut-être à la Cigale et à l’Accor Hotel Arena à Paris, la région Nouvelle-Aquitaine a dévoilé un programme de recherche et d’expérimentations lors d’une conférence de presse le 4 février, tenue par le président du conseil régional Alain Rousset et son conseiller en charge de l’économie créative, Eric Correia.
En collaboration avec « l’ensemble des réseaux et des fédérations d’acteurs culturels » de la région, la Nouvelle-Aquitaine travaille à l’élaboration d’une « trajectoire de reprise et d’un calendrier propre à chaque typologie de lieux ».
Un simulateur sera mis en place suite à une collecte de données techniques et épidémiologiques, et à la comparaison d’environ 300 salles.
Un groupe de travail sera mis en place, qui réunira les agences et réseaux culturels, les autorités sanitaires et le Pôle Innovation de l'Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique (ITEMM), qui s’attelle depuis septembre 2020 à « la création d’un modèle probabiliste d’aide à la décision en vue de la reprise des activités du spectacle vivant ». Le programme s’appelle OPERA, pour « Outil Probabiliste pour l’Évaluation du Risque par Aérosols ». Il orientera les décisions « vers des stratégies locales, spécifiques à chaque configuration de lieu, en vue du meilleur rapport risque/viabilité-faisabilité/localisation ».
L’ITEMM étudie actuellement la modélisation des flux de personnes, des traceurs de dépôts de virus « sur les points contacts comme les poignées de porte et les interrupteurs », la logistique associée aux configurations et les protocoles de désinfection de salles. À terme, leurs recherches permettraient de déterminer des « configurations types, selon le nombre de personnes par type de lieu », des préconisations sur la durée des spectacles ou sur la circulation du public, en comparaison avec ceux qui sont déjà en vigueur.
Un simulateur devrait être élaboré pour faciliter la tache des gestionnaires de salle et des décideurs publics. Il suivra une trentaine de paramètres qui seront mis à à jour en fonction de la situation sanitaire. Il sera mis en place suite à une collecte de donnée techniques et épidémiologiques, et à l’évaluation et la comparaison d’environ 300 salles. Une autre évaluation, celle-ci plus « qualitative », portera sur « une dizaine de salles dans plusieurs villes-test » pour affiner les résultats.
Toujours dans le même élan de soutien vers la relance du secteur culturel, un groupe de travail a été annoncé pour « une meilleure exposition des artistes et des labels indépendants dans le paysage radiophonique et audiovisuel public. »