Concert-test de l’Accor Arena : tout s’est-il bien passé ?
Par Thomas Corlin | Le | Sécurité, accueil
Après six mois de préparation, l'Ambition Live Again, concert-test réunissant 5 000 personnes debout, testées et masquées devant Étienne De Crecy et Indochine à l’Accor Arena (Paris 12e) a bel et bien eu lieu le 29 mai. Le directeur de la salle, Nicolas Dupeux, revient sur l’expérience et ce qui en est attendu.
Quelles sont vos premières observations quelques jours après l’expérience ?
Avant tout, et c’est le plus important, nous avons vu samedi 29 mai que le public d’un concert de grande ampleur sait être responsable, et conserve le masque correctement posé sur le visage durant toute la durée des prestations. Pour s’en assurer, 20 caméras avaient été installées afin qu’une intelligence artificielle observe chaque spectateur - un dispositif validé par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) puisqu’il ne conserve pas les images et n’identifie aucun visage.
Il y aura désormais une étape sanitaire à ajouter à l’accueil du public.
Également, nous avons pu voir que certains réflexes ont été adoptés sur le long terme par le public en matière de distanciation dans les files d’attente pendant l’entrée dans le lieu. À aucun moment il n’y a eu de précipitation. Et enfin, le désir de musique live du public s’est confirmé : des spectateurs d’âges variés se sont proposés en masse pour l’expérience.
Il est également intéressant de relever qu’à notre connaissance seulement une personne n’a pu assister au concert pour cause de résultat positif suite à la série de dépistages que nous avons réalisés pendant trois jours avant l’événement. Sur 7 500 cas testés, c’est un résultat qui nous informe sur l’évolution de l’épidémie en région parisienne.
Comment un protocole sanitaire aussi rigoureux s’est-il déployé sur un tel volume ?
Pour faire rentrer le public, il fallait jusque là compter avec une étape billetterie, puis une étape sécuritaire. Désormais, il y aura l’étape sanitaire. Le protocole que nous avons expérimenté comprenait la vérification du test, la distribution de deux masques chirurgicaux (en cas de besoin de rechange), de gel hydroalcoolique et enfin d’une gourde d’eau (fournie par la Ville de Paris). C’était un dispositif assez lourd, mais nous n’avons pas connu de retard plus important que d’ordinaire sur le déroulé de l’événement. Les portes ouvraient à 16h, Étienne De Crecy commençait son DJ-set à 17h, et Indochine sont entrés sur scène vers 18h15. Si ce protocole est celui qui viendra à être validé à l’avenir, nous devrons probablement repenser notre dispositif d’accueil du public.
Justement, qu’est-ce qui déterminera sa validation et sous quel calendrier ?
Les résultats sont attendus fin juin, et leur étude sera publiée dans des revues médicales courant juillet.
Un dernier test, cette fois-ci salivaire, doit être réalisé par les spectateurs et envoyé par la poste le 5 juin. Celui-ci doit être effectué par tous les spectateurs, à savoir ceux qui ont assisté au concert en salle et ceux qui y ont assisté à distance, de chez eux. Il est décisif, en ce qu’il déterminera si le taux de contamination en salle est supérieur, équivalent ou, qui sait, inférieur à celui d’un groupe de personnes n’ayant assisté à aucun concert. S’il est équivalent ou inférieur, cela pourrait mener à sa validation - avant un allègement éventuel, sachant que ce test a été réalisé dans une période transitoire. Les résultats sont attendus fin juin, et leur étude sera publiée dans des revues médicales courant juillet.
L’Accor Arena accueillera-t-il d’autres expériences de ce type et quand reprendra-t-il son calendrier d’événements ?
Ce sera le seul concert-test à l’Accor Arena. Il a été complexe à mettre en place. Il a nécessité six mois de travail et répondait à un besoin des pouvoirs publics dans le contexte que nous connaissons. Cet été, les événements sportifs assis reprendront dès le 10 juillet puis, à partir de septembre, une saison de concerts débutera, dont certains sont déjà annoncés en octobre. Le protocole restera à définir : nous nous tenons prêts à ce que le pass sanitaire soit instauré d’ici là.