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Spectacle de plein air : dans les Alpes-Maritimes, Directo Productions s’active pour la reprise

Par Thomas Corlin | Le | Plein air

Dans les Alpes-Maritimes, la structure Directo Productions monte Roxane, spectacle programmé sur le port de Nice du 5 au 21 juin, pour anticiper tant que possible la reprise de la vie culturelle. Ce projet va de pair avec un travail de sensibilisation auprès des collectivités territoriales dans une région riche en événements estivaux, d’après son directeur Gil Marsalla.

La scène éphémère de 20 mètres conçue par Directo Productions. - © Gil Marsalla
La scène éphémère de 20 mètres conçue par Directo Productions. - © Gil Marsalla

Quelle forme prend le projet de spectacle que vous jouerez sur le port de Nice en juin prochain ? 

Il s’agit de Roxane, un spectacle d'1h30 qui se jouera sur 23 dates courant juin. Le casting est réuni et nous serons en résidence en avril pour le monter. Pour l’instant, c’est une version allégée qui sera jouée afin de rôder le spectacle, mais nous projetons d’y ajouter de la vidéo et un quatuor. Ce sera le début d’une tournée dans les communes de la région. 

Il se jouera dans un théâtre éphémère en ferrage, de 20 mètres de diamètre, avec des gradins pouvant accueillir 150 spectateurs en respectant la distanciation sociale. Ce théâtre est installé sur le port de Nice dans le cadre d’un partenariat avec le concessionnaire qui en a la gestion. Il nous a mis à disposition un quai (normalement voué à la location) et nous jouerons une séance gratuite pour leur personnel. En jouant à cet endroit, nous espérons pouvoir faire aussi travailler les restaurateurs du quartier, et éventuellement proposer des formules de dîner-spectacle. 

La culture est le second secteur économique de la région.

L’opération se fait bien sûr avec la collaboration de la mairie, qui nous demandera de lui présenter un protocole sanitaire - celui-ci est déjà rôdé depuis l’été dernier puisque nous avions pu jouer une cinquantaine de dates dans la région. Nous avons lancé la billetterie et les deux premières séances sont déjà complètes. 

Quels sont les moyens investis dans le projet ? 

Le fonds de compensation de billetterie du Centre National de la Musique nous a convaincu de lancer cette création. Nous avons également bénéficié d’autres mesures d’aide (fonds de solidarité, report de charges, PGE…) et nous les réinvestissons pour faire travailler le secteur. Ainsi une vingtaine d’artistes et techniciens travaillent en roulement autour de ce spectacle, 60 000 euros ont été investis dans le système son pour qu’il soit de bonne qualité, et nous travaillons sur une prouesse technique en fin de spectacle, qui nécessitera une chute de 3,50 mètres. 

Une scène éphémère de Directo Productions.  - © Gil Marsalla
Une scène éphémère de Directo Productions. - © Gil Marsalla

Comment votre entreprise traverse-t-elle cette crise ? 

En un an, nous avons perdu 90 % de notre chiffre d’affaires, qui se chiffre normalement à 2 millions d’euros, pour un structure de sept permanents. Nous tournons d’habitude beaucoup à l’étranger, où nos spectacles musicaux autour du patrimoine musical français sont très appréciés. Nous avons perdu 200 dates, dont beaucoup sont reportées sur 2022. 

L’été culturel 2021 se jouera sans doute sur des initiatives locales du fait du manque de visibilité qu’engendre la pandémie. Quel dialogue avez-vous établi avec les collectivités des Alpes Maritimes ?

Nous avons monté Spectacle Vivant 06, un collectif réunissant divers acteurs du secteur pour sensibiliser les pouvoirs publics aux problématiques que nous rencontrons pendant cette crise et aux solutions qui peuvent être mises en œuvre. Le préfet était enthousiaste d’échanger pour la première fois avec des gens représentant notre corps de métier, alors que jusqu’à présent les seuls secteurs qu’il avait vu représentés étaient le BTP ou la restauration.

La région est très dynamique en terme de manifestations estivales, ce qui fait de la culture son deuxième secteur économique avec plus de 30 000 emplois. Il était donc important d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’urgence de nous soutenir.

Nous avons mis au point une charte que nous leur faisons signer au fur et à mesure. Elle inclue entre autres de privilégier les artistes professionnels et non les amateurs pendant cette période délicate. Nous travaillons aussi avec le directeur juridique du département pour trouver le moyen de protéger la rémunération des artistes engagés en cas d’annulation d’événements. Dernièrement, nous avons proposé un projet de festival au maire de Villefranche-sur-Mer pour le mois de septembre.