Réouverture : un plan local de relance lancé par le Novomax, Smac de Quimper (Finistère)
Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking
Alors que la culture rouvre en grande pompe çà et là, le Novomax de Quimper (Finistère) repousse sa vraie reprise à septembre, dans des conditions plus sereines. La Smac se concentre sur le soutien au réseau local d’intermittents et sur une baisse de ses tarifs, explique son directeur Christophe Dagorne.
Pourquoi le Novamax a-t-il choisi de ne reprendre vraiment sa programmation qu’en septembre prochain ?
Les restrictions de jauges qui s’appliquent encore jusqu’à fin juin sont trop contraignantes pour les petites salles comme les nôtres, et ne nous permettent pas de présenter des concerts dans des conditions décentes. Pour des salles de 1 000 personnes, les restrictions permettent encore un public à peu près fourni, qui reste crédible pour un concert.
Nous ne programmons que des artistes qui se prêtent aux configurations debout comme assises pour la saison prochaîne.
Le Novomax accueille 280 personnes debout, 107 en assis. Sur ces 107 places, des jauges réduites ne font pas trop de sens pour des concerts. Nous avions en revanche testé des formes attablées, que nous avions appelé « Cabaret », à 60 personnes. Sur la dizaine de dates que nous avions programmées sous cette forme pour l’automne 2020, seule une a pu se tenir, et elle nous avait enthousiasmé, mais elle nécessite que nous puissions proposer un bar en intérieur.
Ainsi nous nous concentrons sur une seule date, le 21 juin, coproduite avec une association engagée dans les musiques traditionnelles. Elle aura lieu dans un jardin en partie classé, proche de notre salle, et se tiendra sur deux scènes, devant 140 personnes assises. Nous avons créé un ERP de plein air pour une seule date.
Comment abordez-vous la programmation de la saison prochaine ?
Nous ne voulons pas être pris au piège comme lors des précédents confinements. Autant que possible, nous voulons éviter les annulations en cas de nouvelles restrictions. Ainsi, nous programmons des artistes et des esthétiques dont nous imaginons qu’ils pourraient éventuellement s’accommoder d’un public assis, si besoin. Ainsi, entre les reports et des nouvelles dates, nous voulons pouvoir fixer une programmation qui tiendrait quoiqu’il arrive - à l’exception d’une fermeture totale, bien sûr.
En quoi consiste le « plan de relance interne et externe » que vous avez enclenché depuis la réouverture ?
Nous voulons faire un geste pour davantage d’accessibilité et de solidarité envers le secteur.
Nous ne sommes pas certains que le public, ainsi que les artistes qui viennent répéter dans nos studios, reviennent forcément en masse après la crise, pour plein de raisons. Nous voulons donc faire un geste pour davantage d’accessibilité et de solidarité envers le secteur, ce qui passe par des mesures internes et externes.
En externe, nous proposons une nouvelle tarification de 7 à 11 euros. Avant, le tarif le plus élevé était à 14, ce n’est donc pas une grande différence mais tout de même un effort supplémentaire, notamment pour une structure à économie mixte comme la nôtre, reposant sur le soutien des collectivités mais aussi sur des recettes propres. Nous avons aussi baissé le prix de location de nos studios de répétition, pour inciter les groupes à revenir.
En interne, nous avons décidé en quelque sorte de redistribuer notre excédent de trésorerie généré par la fermeture et l’efficacité des aides d’urgence, et non pas de plus ou moins le dissimuler dans des jeux d’écriture comptable. Nous avons rencontré les intermittents qui occupaient la scène nationale locale, et cartographié les problèmes qu’ils allaient rencontrer. Beaucoup ne pourront pas réunir d’ici décembre les dates nécessaires à la reconduction de leur statut l’an prochain. Il s’agit donc de fournir autant que possible des cachets à des intermittents locaux d’ici là.