Production

Médiation : à Auray (Morbihan) un festival marionnette et théâtre d’objet maintenu en milieu scolaire

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

À Auray (Morbihan), le festival marionnettes et théâtre d’objets Méliscènes s’est transformé en Mini-Méli, un événement pour scolaires et professionnels qui s’est tenu du 22 au 26 mars dernier. Malgré un format réduit, le micro-festival a permis de tester des lieux et des formats inhabituels, d’après Thomas Renaud, responsable depuis le 1er décembre dernier du centre culturel Athéna qui l’organise.

Spectacle du collectif Les Becs Verseurs au Mini-Méli.  - © D.R.
Spectacle du collectif Les Becs Verseurs au Mini-Méli. - © D.R.

Comment s’est mise en place cette « mini »-édition du festival Méliscènes en milieu scolaire ? 

La ville d’Auray étant un des premiers foyers du virus en France, notre édition 2020, qui devait fêter les 20 ans du festival, a été annulée au tout début de la crise. Nous l’avions reportée à mars 2021, mais nous avons été de nouveau contraints à l’annuler en janvier dernier, pour un report du 27 septembre au 17 octobre prochains. L’événement comprend normalement 100 à 120 représentations dans le champ de la marionnette et du théâtre d’objet, et s’étale sur dix communes. 

Pour éviter une annulation totale, nous avons souhaité maintenir une édition réduite, réservée aux publics scolaires qui peuvent encore accueillir de petits événements. L’événement s’est tenu dans cinq lieux différents dont deux établissements scolaires, et comprenait une journée réservée aux professionnels, qui ont pu voir six projets en création. La programmation a été réajustée en conservant les propositions qui s’y prêtaient techniquement et esthétiquement. 1 000 élèves, de la maternelle au lycée, ont pu voir une vingtaine de représentations dans deux établissements différents (avec lesquels nous collaborions déjà), selon une logistique complexe pour éviter les brassages entre classes.

Une injustice se creuse entre les compagnies qui peuvent tourner chez les scolaires, et les autres.

Nous avons circonscrit l’événement à la ville d’Auray, qui nous a proposé trois salles à usages multiples - des espaces encore exploitables d’après les décrets en vigueur. Ce ne sont pas forcément des lieux habitués à recevoir ce type d’événement, nous avons donc dû concevoir des espaces scéniques. Les compagnies ont également adapté leurs formats, réduit leurs spectacles, ce qui, de leur avis, leur a donné l’opportunité d’un contact différent avec le public, dans un contexte intimiste. 

Quels moyens ont été déployés pour cette opération ? 

Ce Mini-Méli s’est fait avec notre budget habituel. Les établissements payent 2 à 4 euros par place pour chaque spectacle. 

Comment l’Athéna s’organise-t-elle en vue d’une éventuelle réouverture ? 

Actuellement, nous accueillons des artistes en résidence, et nous maintenons tout ce qui peut être maintenu - en particulier avec le milieu scolaire. Nous notons d’ailleurs qu’une certaine inégalité se créé entre les compagnies dont la fiche technique et la démarche artistique se prêtent aux établissements scolaires, et les autres, qui sont ainsi privés de tourner sur ce circuit-là. Pour ce qui est de notre saison, nous maintenons a priori les dates déjà programmées, en nous laissant une marge de trois semaines pour les annuler au fil de la crise. 

Comme l’été dernier, nous envisageons des événements en extérieur pour cet été. Nous les organisons, mais nous restons réservés sur notre capacité à les maintenir, du fait de l’évolution de la situation.