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Festivals d’été : les Moissons Rock s’asseyent pour des « Pauses »

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Pour sa 26e édition, le festival des Moissons Rock à Juvigny (Marne) se transforme en « Pauses Moisson », un format réinventé en assis pour coller aux protocoles en vigueur, du 16 au 18 juin prochain. L’association se laisse néanmoins le droit d’annuler si la situation se complique davantage d’ici là, d’après son directeur Jean-Loup Coquillard.

L’édition 2019 des Moissons Rock.  - © D.R.
L’édition 2019 des Moissons Rock. - © D.R.

Quelle forme d’événement prévoyez-vous de maintenir ce printemps malgré les restrictions sanitaires ? 

Nous avons annulé en tant que tel le festival, pour plus de transparence sur ce que nous proposons. Après consultation de notre public (600 répondants), 55 % se sont déclarés prêts à venir à un événement assis. C’est là que s’est dessiné une « Pause Moissons », le terme ayant été choisi à la fois pour exprimer que le festival prenait une pause, et que le public était là pour se poser sur notre site. 

Notre espace, un terrain communal en herbe, a été repensé en plusieurs zones. Dans l’une, les gens seront assis par terre en groupes, avec des repères au sol pour conserver la distanciation. Dans une autre, nous disposerons des rangs de chaises. Dans une autre encore, les gens pourront se réunir autour de tables de 4 à 8 personnes. Enfin, dans la dernière, deux gradins de 400 places seront installés. 

Sans autorisation d’ouvrir bar et restauration, nous pourrions remettre en cause l’événement.

Concernant le bar et la restauration, un des adhérents de notre association a suggéré un dispositif vu en Australie. Des fiches seront distribuées à l’entrée avec le menu et les tarifs, les festivaliers écriront eux-mêmes leur commande, une personne par groupe ira déposer cette fiche à un point commande et reviendra avec une pancarte. La commande sera servie à table, il n’y aura pas de bar où prendre ses boissons ou autre. 

Côté programmation, nous avons reporté certains artistes plus festifs à 2022, et travaillons sur une autre affiche qui respecte néanmoins notre esthétique rock et musiques du monde. Nous proposerons une première journée gratuite avec deux spectacles de cirque, ce que nous avions déjà fait par le passé, puis deux soirées (jusqu’à minuit, et non 2h comme auparavant) avec des concerts, entrecoupés de démonstrations de cirque pendant les changements de plateau. Nous prévoyons une jauge de 1 000 personnes par soir. 

Comment avez-vous géré l’annulation de l’an dernier ?

Plutôt bien. Les structures de production ont joué le jeu, les contrats ont été reportés. Nous avions gelé assez vite le versement des acomptes. Le mécénat, la région Grand Est et le département de la Marne ont couvert nos frais de fonctionnement. Le festival est géré par une association, nous employons beaucoup de bénévoles. Je suis quant à moi salarié à mi-temps et nous avons engagé un administrateur au quart-temps. 

Vous êtes-vous déjà engagés auprès des prestataires que vous employez ? 

Nous faisons signer un avenant à tous nos partenaires, pour nous couvrir en cas d’annulation. Si la situation devient trop complexe, nous nous gardons le droit d’annuler par décision du conseil d’administration de l’association. Si nous n’avons finalement pas l’autorisation d’ouvrir de bar et de restauration, nous pourrions remettre en cause la tenue du festival.