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Clubs de jazz : déjà des concerts sold out au Bal Blomet (Paris 15e)

Par Thomas Corlin | Le | Diffusion, booking

Dans le 15e arrondissement de Paris, le Bal Blomet a repris avec enthousiasme, malgré les restrictions, depuis le 9 juin. Cette salle accueillant jazz et comédies musicales, et fonctionnant sur une économie privée, a aisément traversé la crise grâce aux aides, d’après son directeur Guillaume Cornut.

Le lieu peut accueillir 250 personnes en assis. - © @ Victor Tonelli / Hans Lucas
Le lieu peut accueillir 250 personnes en assis. - © @ Victor Tonelli / Hans Lucas

Comment votre lieu et les musiciens de jazz avec lesquels vous travaillez ont-ils traversé la pandémie ?

Le Bal Blomet n’a pas été durement affecté, d’autres ont beaucoup plus souffert. En tant que salle privée, nous avons été soutenus à la hauteur de la situation, notamment par le chômage partiel et les dispositifs du CNM. Nous nous sommes sentis protégés à chaque moment. Les musiciens qui nous entourent sont pour la plupart intermittents, ils ont donc pu se maintenir. En fin de compte c’est surtout le délitement du contact avec le public, la perte d’habitude de la scène, donc l’impact psychologique, qui ont été le plus dur à gérer pendant tout ce temps. 

Nous avons continué à live-streamer les concerts après le 9 juin, et presque plus personne ne les suivait.

Nous avons aussi joué le jeu du livestream, en mettant notre matériel à disposition ou grâce à des productions extérieures (comme dans le cas de France Musique). Cela a rencontré un certain succès. Il y avait cette crainte que les spectateurs s’habituent à ce support, mais elle a été instantanément balayée dès la réouverture au public en présentiel. Nous avons continué à live-streamer les concerts après le 9 juin, et presque plus personne ne les suivait en ligne. 

Maintenir des concerts avec des jauges à 35 ou 65 % est-il encore viable pour votre économie ? 

Même à 25 %, ou sans aides, nous l’aurions fait. Il était impensable de rester à l’écart de ce moment de liberté. Par ailleurs, nous ne faisons jamais de debout, notre salle est entièrement assise, c’est donc un format auquel nous sommes habitués. En 48 heures d’ouverture de billetterie, plusieurs concerts étaient pleins. 

Les artistes étaient impatients de rejouer, nous avons même pu accueillir des musiciens américains. Nous trouvons des solutions, même si nous ne pouvons pas prendre en charge les logements. 

Tentez-vous une programmation estivale pour profiter de la réouverture ?

Nous ne l’avons jamais fait, et ne le ferons pas cette année. Le quinzième est un arrondissement plus calme, moins touristique que le centre, où se trouvent certains clubs de jazz qui peuvent donc profiter de cette clientèle. Nous savons par avance que le quartier se videra cet été, et cela sera d’autant plus le cas cette année suite au confinement. Typiquement, notre lieu fonctionne le mieux en automne et au printemps.