« Think Culture interroge la révolution permanente du numérique » (Jacques Renard, News Tank Culture)
Par Bertrand Dicale | Le | Organisations et réseaux professionnels
La 8e édition de Think Culture, journée professionnelle dédiée au pilotage de l’innovation dans la culture organisée par nos confrères de News Tank Culture., aura lieu le 5 septembre 2023 au Centre Pompidou (Paris 3e). Elle aura pour thème « Culture et numérique : la révolution permanente ? ». Jacques Renard, directeur délégué de News Tank Culture, expose l’esprit de cette journée.
Tout d’abord, petit flash back sur Think Culture 2022 consacré aux rapports culture et écologie : quel bilan faites-vous ? Et quels enseignements en tirez-vous ?
Think Culture 2022 a été un incontestable succès, nous croyons pouvoir l’affirmer : nombre de participants record (près de 1 500) et haut degré de satisfaction du public comme des intervenants, pertinence du thème choisi, qualité des débats, présence de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak en conclusion… Dès lors en 2023, et tout en veillant à renouveler la curiosité et l’intérêt des professionnels présents, nous conservons un format qui a fait ses preuves : key notes en introduction, débats, duos, grands thèmes, expert rooms, qui se succéderont, mais nous conservons aussi « l’esprit » de l’événement : croisement des secteurs culturels et des expériences dans le choix des débatteurs, échanges intervenants/salle, déjeuner convivial et networking dans le forum du Centre Pompidou, attention soutenue envers les préoccupations de nos partenaires puisque le nombre des expert rooms s’accroît….
Le thème de cette année est « Culture et numérique : la révolution permanente ? » Pourquoi ce sujet et pourquoi un tel titre ?
L’approche pluridisciplinaire est prise en compte : transformation des parcours professionnels et des formations, stratégies publiques, situation des start-ups culturelles, impact de l’intelligence artificielle…
En quelques décennies, le numérique a transformé profondément la vie culturelle et artistique, ses conditions de production, de diffusion, de conservation, ses modalités de gestion. Il est utile de rendre compte des mutations accomplies dans les modèles économiques, les projets des acteurs ou encore l’évolution des métiers, et aussi et surtout d’évoquer les principaux problèmes en cours, les enjeux nouveaux, les interrogations sur l’avenir.
La révolution permanente oui, car il est frappant d’observer combien le paysage ne cesse de changer, à l’aune des avancées technologiques et des initiatives multiples d’entrepreneurs ou de créateurs : il y a encore 3 ou 4 ans, qui aurait parlé de métavers ? Et ces derniers mois, n’a-t-on pas vu surgir sur le devant de la scène l’intelligence artificielle avec ChatGPT, appellation et outil inconnus jusqu’alors de la plupart d’entre nous ?
Il en résulte une forme d’instabilité, à la fois passionnante et troublante : quelle remise en cause périodique dans le fonctionnement des structures, sur quel socle s’appuyer pour poursuivre leur développement, comment anticiper les changements souhaités ou nécessaires, et avec quels moyens, compétences, partenaires ?
La problématique est vaste, quels sont les principaux axes de réflexion proposés ?
Des débats spécifiques concerneront certes le spectacle vivant, la musique, les arts plastiques, le patrimoine muséographique et monumental : quelles adaptations, quels défis nouveaux ?
Mais l’approche pluridisciplinaire ou horizontale sera tout autant prise en compte : la transformation des parcours professionnels et des formations, les stratégies publiques au niveau national et territorial, la situation des start-ups culturelles, l’impact de l’intelligence artificielle…
Et de grandes questions seront soulevées : le numérique contribue-t-il à élargir et diversifier les publics ? Le métavers constitue-t-il une nouvelle rupture fondamentale, et faut-il, et comment, s’engager dans la voie d’un métavers culturel français/européen ?
Quelle que soit la complexité de ces sujets, le pari de Think Culture demeure toujours le même : c’est que ce sont les responsables culturels, dans la diversité de leurs profils, grâce à la richesse de leurs savoir-faire et à leur capacité de rebond pour affronter les enjeux de l’heure, qui sont les plus à même de pointer les vraies difficultés, de suggérer les idées nouvelles et d’expérimenter les solutions d’avenir. C’est pourquoi leur parole est si précieuse.