Quel impact du Covid-19 sur les répartitions Sacem ?
Par Thomas Corlin | Le | Droit d’auteur
La crise sanitaire marque des « mois blancs » dans les revenus des interprètes ou des salles de spectacles. Qu’en est-il des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ?
La Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) anticipe déjà le manque à gagner de ses sociétaires en conséquence de la crise sanitaire en cours. La répartition d’avril, réalisée normalement par les équipes de la Sacem en télétravail n’a évidemment pas été affectée, de même que celle de juillet, puisque l’une et l’autre couvrent des périodes antérieures au confinement. C’est ensuite que le choc arrive…
- Octobre 2020 : premier impact avec la répartition des redevances les plus rapides, celles de la diffusion numérique. La variation ne devrait pas être énorme puisque les services par abonnement (Spotify, Deezer, etc) n’ont pas connu de croissance spectaculaire de leur nombre d’abonnés. Et si une société-sœur venait à subir une crise grave et faisait défaut (mais on se rassure, rien de tel n’est arrivé encore), il pourrait y avoir du retard dans le paiement de droits étrangers sur 2019.
- Janvier 2021 : le choc. C’est sur cette répartition que se fera sentir la suspension des concerts et la fermeture des commerces, bars et restaurants en mars, avril et mai 2020. Les droits issus de la diffusion de musique sur les médias audiovisuels privés, dont les revenus publicitaires ont chuté, seront également répartis à partir de janvier 2021.
- 2022 : étalement des pertes sur les ventes de disques physiques, déjà sensible dès 2021. La fermeture des lieux de vente de supports phonographiques pendant le confinement aura un impact plus long puisque les labels peuvent retarder une partie de leurs redevances jusqu’à 18 mois pour tenir compte des opérations de réintégration des stocks.